Le chargé d’études

Chargé d'étude

Afin d’évaluer et adapter sa politique sociale, la branche Famille s’appuie sur les chargés d’études des caisses d’Allocations familiales. A la Caf de la Loire, au sein du service Pilotage et budget sous la responsabilité de Nathalie Giraudier, Guy André “fait parler” les chiffres.

Questions à…

Guy André, chargé d’études à la Caf de la Loire.

En quoi consiste votre rôle au sein de la Caf ?

Guy André.- La fonction de chargé d’études n’est pas tout-à-fait récente dans la branche Famille puisqu’elle a été créée en 1992. Elle est née du constat que les Caf disposaient dans leurs fichiers de gestion d’une mine d’informations  socio-économiques et sociales extrêmement  riche. Mais la quantité des données disponibles n’était pas leur seul intérêt : les données des  fichiers des Caf sont surtout régulièrement mises à jour.
Collecter, structurer, mettre à disposition  les données contenues dans les fichiers de la branche Famille : telle est donc l’activité première des chargés d’études de l’Institution.

Votre secteur recouvre les études et les statistiques, pouvez-vous nous préciser qu’est-ce que cela veut dire ?

G. A.- Produire et consolider des données, c’est bien là notre première fonction, mais c’est loin d’être la seule. Car il faut donner un  sens à l’information collectée. A l’heure où la Branche développe la mise-à-disposition de ses données sur internet via le caf.fr, il faut expliciter les chiffres, les rendre  accessibles, compréhensibles et opérants vis-à-vis de nos interlocuteurs. Il faut aussi et surtout les contextualiser, c’est-à-dire revenir en permanence sur les objectifs d’une recherche, l’intérêt d’une démarche,  l’objet d’une étude. Il faut bien admettre que cet aspect de notre fonction est assez mal connu : on nous voit le plus souvent comme des fournisseurs de chiffres alors que notre tâche va bien au-delà de ce service. J’ai l’habitude de dire qu’un chiffre pose souvent plus de questions qu’il ne résout de problèmes. Aujourd’hui, c’est une réalité. Il suffit pour s’en convaincre de suivre un journal ou un débat télévisés. Cela nécessite pour notre part, non seulement une veille technologique extrêmement importante, mais aussi une veille sociologique encore plus importante car nous ne pouvons guère nous permettre de donner de l’information chiffrée sans savoir à quoi elle correspond exactement. Cela n’aurait pas de sens.

Vous parlez d’interlocuteurs, avec qui ou pour qui travaillez-vous  le plus souvent ?

G. A.- Dans une fonction éminemment  transversale, nos interlocuteurs sont très divers. En tentant de les identifier, on aboutit assez vite à une segmentation qui porte en elle non seulement une différenciation de leurs caractéristiques mais aussi de leurs attentes, et par là même, des tâches nécessaires à mettre en œuvre pour y répondre. On peut globalement les classer en 3 grandes catégories :

  • les interlocuteurs internes : Il s’agit de répondre à l’ensemble des demandes formulées par les services et qui peuvent aller de la simple recherche d’un chiffre à la participation à un projet de réorganisation, une enquête sur les besoins ou les attentes de nos allocataires, de nos partenaires, la consolidation d’un  tableau de bord… Aujourd’hui cependant, une grande part de mon activité est centrée sur les problématiques prioritaires de la politique de  l’action sociale : dispositifs d’observation territoriale de la précarité, diagnostics territoriaux préalables à la signature de contrats institutionnels, études d’opportunité en matière d’accueil du jeune enfant, politique du temps libre, politique du logement, diagnostics relatifs au développement social local… Au demeurant, je participe également à l’élaboration des Cpog (Contrats pluriannuels d’objectifs et de gestion).
  • les partenaires institutionnels : Toutes les conventions d’objectifs et de gestion, depuis qu’elles existent, ont posé comme principe de valoriser les informations socio-démographiques que nous détenons en développant les échanges statistiques. C’est ce que nous faisons, mais dans la Loire, nous faisons souvent un peu plus afin de dépasser cette phase. Dans nombre de cas, nous avons voulu observer et analyser  avec nos partenaires les données produites en commun. C’est ainsi que nous co-produisons avec eux des études, des indicateurs, des outils, des publications. Il en est ainsi avec le conseil général, sur des domaines très diversifiés tels que la petite enfance, avec l’observatoire de la Commission départementale d’accueil du jeune enfant (CDAJE 42), ou du logement des plus défavorisés mais aussi par exemple avec les centres d’examens de santé de la Cpam  pour le ciblage des populations précaires, Saint-Etienne Métropole  avec le dispositif de veille des quartiers, l’agence d’urbanisme EPURES  avec la mise en place du SCOT  Sud-Loire ( schéma de cohérence territoriale).
  • les instances administratives ou de tutelle : Les Caf sont soumises à la production d’un certain nombre de données statistiques destinées à être agrégées au niveau national. Toutes les politiques sociales doivent pouvoir être évaluées. Les chargés d’études participent à la remontée de ces données. Le plus souvent il s’agit de données socio-démographiques : statistiques des bénéficiaires, logement, précarité. A cet égard, j’assure la maintenance de la collecte ainsi que l’exploitation des données relatives aux bénéficiaires du Rsa, données très sensibles aujourd’hui, qui nécessitent une collecte rigoureuse et une analyse très fine, tant les éléments législatifs s’y rapportant sont complexes.

 

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