Le travailleur social

La Caf de la Loire met en oeuvre son offre de service aux allocataires et aux partenaires selon une logique territoriale. Au sein du Pôle des territoires, les travailleurs sociaux interviennent sur chacun des quatre territoires ligériens : Forez-Montbrisonnais, Gier-Ondaine-Pilat, Roannais et St-Etienne, en mettant leurs compétences au service des allocataires, dans le cadre des missions de la branche Famille.

Questions à…

Maud Clavel et Marion Couturier, travailleurs sociaux à la Caf de la Loire.

Quel a été votre parcours avant de devenir travailleur social à la Caf de la Loire ?

travailleur-socialMaud Clavel.- Dans le cadre de ma formation d’assistant de service social à l’Ireis (Firminy), j’ai réalisé mon stage de première année à la Caf, dans le territoire du Forez. Diplomée en juillet 2012, j’ai travaillé en CDD en milieu hospitalier, avant d’être embauchée en novembre 2012 à la Caf, où j’exerce au sein du Territoire de St-Etienne, sous la responsabilité de Sylvie Bert.

 

 

Marion-COUTURIERMarion Couturier.- Après une licence en sciences de l’éducation, j’ai travaillé dans le domaine du handicap. J’ai intégré ensuite l’Ireis, où j’ai obtenu mon diplôme d’assistant de service social en 2008. Après une expérience en milieu hospitalier, j’ai été recrutée à la Caf  fin 2008. Depuis, je travaille au sein du Territoire du Gier Ondaine-Pilat (Gop), sous la responsabilité de Brigitte Berthod.

Dans le cadre de vos missions, vous accompagnez les familles allocataires qui rencontrent des difficultés. L’accueil social individualisé est aujourd’hui organisé à la Caf de la Loire  selon deux thématiques : la parentalité et le logement. Quels sont vos domaines d’intervention ?

M. Clavel.- Depuis la mise en place des accueils thématiques, j’interviens dans le domaine du logement, la lutte contre les impayés de loyer étant ma spécialité. J’accueille les allocataires principalement au siège, lors des permanences consacrées à ce domaine, mais nous pouvons également nous déplacer à leur domicile, lorsque c’est nécessaire.  Ces derniers peuvent nous solliciter à l’occasion d’une recherche de logement, ou bien en cas de difficultés financières pour faire face à leurs charges de logement. Mon rôle est dans un premier temps d’informer la personne sur ses droits, avec le concours de mes collègues techniciens-conseil que je consulte si besoin. Je peux également conseiller la personne sur les démarches à effectuer, voire l’orienter vers l’organisme adapté pour répondre à sa demande. Dans la cadre du traitement des impayés de loyers, j’aide l’allocataire à retrouver un équilibre budgétaire, et par là, à devenir autonome. Je peux également avoir un rôle de médiateur entre le propriétaire et le locataire, afin de les amener à trouver un terrain d’entente. Les questions d’impayés constituent une porte d’entrée, qui me permet ensuite d’effectuer un accompagnement global de la personne, en abordant les autres questions qui peuvent en découler. Ainsi, il arrive souvent que la recherche d’un nouveau logement soit induite par une rupture de vie de couple, auquel cas j’oriente l’allocataire vers mes collègues chargés spécifiquement de ce domaine.

M. Couturier.- Pour ma part j’interviens sur le thème de l’accompagnement à la fonction parentale, dans ce cadre, je participe aux permanences d’accueil thématique “parentalité”, sur le territoire du Gop. J’accompagne les parents en situation de crise familiale, à l’occasion d’une grossesse isolée, une séparation, un décès, une incarcération… Ces situations peuvent entraîner des difficultés, pas toujours faciles à gérer pour les familles, qui s’en trouvent fragilisées. En analysant les potentialités de la famille, mon accompagnement vise à l’aider à gérer ces changements et à retrouver un équilibre. Cela passe tout d’abord par un accès aux droits, par exemple le recouvrement des pensions alimentaires impayées et le bénéfice de l’allocation de soutien familial. Je peux également conseiller la personne dans ses démarches (une procédure de divorce, la recherche d’un mode de garde, l’organisation familiale à trouver pour permettre une reprise de la vie professionnelle…). Je peux également citer le travail spécifique réalisé par certains travailleurs sociaux de la Caf en faveur des familles endeuillées par le décès d’un enfant. Un soutien, une écoute et une assistance dans les démarches sont proposés aux familles touchées par cet évènement, dont la plupart accueille positivement cette offre de service.

En plus de l’accueil social individualisé, y a-t-il d’autres modes de déclinaison de l’offre de service social aux allocataires ?

M. Couturier.- Dans le cadre du soutien à la parentalité, nous participons au sein de chaque territoire à un travail collectif sur le thème de l’arrivée du premier enfant. Cet évènement est repéré comme particulièrement déstabilisant pour certains couples et pouvant entraîner une séparation. Nous proposons donc à tous les futurs parents, ayant déclaré une grossesse à la Caf, de participer à une soirée de rencontres, pour s’informer sur leurs droits et sur les modes de garde et échanger entre eux sur les changements apportés par l’arrivée de l’enfant. Cette activité est réalisée sur chacun des territoires ligériens. En ce qui concerne le Gop, les soirées sont organisées sur Rive-de-Gier par deux travailleurs sociaux Caf, ainsi que dans la vallée de l’Ondaine en collaboration avec une infirmière de la PMI. Nous avons également un projet de partenariat du même type avec la PMI sur St-Chamond.

La Caf de la Loire impulse également une politique de développement social territorial (DSL). Quel est votre rôle dans sa mise en oeuvre ?

M. Clavel.- Chaque travailleur social étant affecté à un secteur géographique défini, j’interviens pour ma part sur les quartiers stéphanois de Tarentaize-Beaubrun et du Crêt de Roc. Nos missions nous amènent à aller à la rencontre des habitants afin de cerner leurs besoins, leurs souhaits pour leur quartier, dans le but de les aider à monter des projets sur le territoire et résoudre leurs difficultés en matière de logement, de parentalité, de lien social.  La démarche de DSL s’appuie sur les habitants, considérés comme acteurs des projets qui les concernent, mais aussi sur le travail partenarial avec nos différents interlocuteurs sur le territoire : associations (amicale laïque, centre social de Beaubrun, maison de quartier du Crêt de Roc), institutions (Conseil général, Adsea, assistants sociaux de la mairie…). Un exemple illustrant ce travail est celui réalisé sur le Crêt de Roc, où une certaine méconnaissance entre les différents acteurs du quartier a été repérée. Afin de faire se rencontrer les habitants ainsi que les partenaires, une action a été engagée avec le concours de notre collègue agent de développement social (Ads), qui nous apporte son appui technique et son expertise en matière de DSL. L’action s’est concrétisée par une première animation organisée à l’occasion d’une brocante. A l’image de ce qui se pratiquait autrefois sur le quartier, habitants et professionnels ont été invités à préparer une soupe et venir la partager avec les autres. Cette animation ludique a permis aux différentes générations de se rencontrer en toute convivialité. Malgré la faible participation des professionnels, les retours de habitants ont été très positifs, ce qui nous permet d’envisager des suites.

M. Couturier.- Sur la démarche de DSL, notre personne ressource est l’Ads. Il nous alerte sur ce qu’il se passe sur le territoire, nous accompagne dans la mise en pratique de ces techniques dans l’action avec les habitants. Son expertise est essentielle, car ces méthodes de travail sont relativement nouvelles pour nous. Un exemple de démarche de DSL sur le territoire du Gop est le travail engagé sur le quartier du Grand-Pont à Rive-de-Gier, qui est en pleine réhabilitation. A l’aide de plusieurs sources d’observation (expertise de l’Ads, indicateurs de précarité, participation à des instances, diagnostics partagés, recueil de parole auprès des habitants…), nous avons identifié des difficultés de certains habitants à vivre les changements que connaît leur quartier. Un petit groupe se réunit depuis plusieurs mois afin de porter la parole collective des habitants auprès du bailleur social et des autres intervenants. En lien avec le centre social Armand Lanoux, nous les aidons dans cette démarche visant à améliorer leurs conditions de vie dans leur quartier, en les accompagnant vers l’autonomie.

Que vous apporte votre travail au sein de la Caf ?

M. Clavel.- Les missions de la Caf nous offrent la possibilité de réaliser un accompagnement global de la famille, en abordant les différentes problématiques qui la touchent, aussi bien individuellement qu’au sein de son environnement. Cela rend notre travail riche.

M. Couturier.- La diversité de nos missions et de nos méthodologies d’intervention (individuelles, collective et DSL) est un réel atout dans ma pratique professionnelle et dans l’accompagnement proposé aux familles.
J’apprécie aussi le travail en équipe : un exemple avec la complémentarité des connaissances techniques des différents métiers assistante sociale et Conseillère en économie sociale et familiales qui produit au quotidien une richesse dans l’approche des problématiques, dans la conception et la mise en oeuvre de projets.

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