Première convention territoriale globale : signature en septembre

La Ville de Sorbiers et la Caf de la Loire s’apprêtent à signer la première convention territoriale globale du département. Son contenu décrit le projet social de la ville de Sorbiers co-construit, à partir d’un diagnostic partagé, par tous les acteurs du territoire qui vont maintenant s’impliquer dans sa mise en œuvre.

Martine NEDELEC - David SUBIT

Martine NEDELEC    David SUBIT

Martine NEDELEC (MN), adjointe au maire de Sorbiers déléguée à l’ Education et à l’Enfance et jeunesse, et David SUBIT (DS), responsable du service Enfance jeunesse éducation de la ville, sont membres du comité opérationnel de déploiement (COD, instance de pilotage de la CTG) aux côtés de trois autres élus sorbérans, du directeur général des services de la mairie et de quatre personnels de la Caf. Ils nous livrent leur ressenti sur la démarche…


Lorsque la Caf est venue vous présenter la démarche CTG et vous proposer de vous y engager, quelle a été votre réaction ?

MN : J’ai tout d’abord été fière que Sorbiers soit choisie pour la première CTG.
Je me sens a priori partie prenante pour tous les travaux en partenariat. De plus, la démarche CTG présente l’intérêt particulier d’impliquer tous les acteurs dès le départ.

 

Quelle perception avez-vous du dispositif et du copilotage avec la Caf ?

MN : J’ai découvert la Caf sous un nouvel angle. En effet,  les élus la connaissent surtout dans son rôle de co-financeur. Certains craignaient d’ailleurs qu’en tant que tel, elle n’utilise le dispositif CTG  pour exercer une forme de « contrôle ». Pour ma part,  je voyais la CTG avant tout comme un moyen d’ouvrir un espace d’échanges avec les partenaires et habitants pour construire ensemble notre projet. Mes collègues m’ont  fait confiance et nous n’avons pas été déçus. L’équipe Caf, emmenée par Sylvie Bert, responsable d’unité territoriale d’intervention sociale, a fourni un énorme travail. Elle nous a offert son appui technique et son regard extérieur et global sur notre action pour nous accompagner, en toute objectivité.

DS : Dans mon service, nous étions ravis d’être choisis par la commune pour travailler dans l’instance de copilotage. Nous l’avons pris comme une reconnaissance de notre travail  avec la Caf. La CTG nous permet de le faire connaître mieux aux élus et d’avoir avec eux une vision partagée des multiples ressources offertes par ce partenariat. Je pense que cette expérience va m’inciter dans l’avenir à associer plus les élus au travail avec la Caf.

MN : Mes collègues et moi-même n’avons pas forcément tendance à échanger naturellement avec la Caf. La complexité des dispositifs et du vocabulaire technique donne l’impression que les relations ne peuvent se faire que de services à services. Je pense que la Caf a encore des efforts à faire dans la simplification, mais la CTG va dans le bon sens. Elle permet déjà d’identifier les différents services à la population et de voir comment ils s’articulent. Le travail des élus s’en trouve facilité, d’autant plus qu’avec le copilotage, nous ne nous sentons pas seuls sans pour autant nous voir imposer des directives. Le projet s’est construit sans a priori, au fil des échanges et d’après le relevé des besoins de la population.

DS : Au départ, nous avons d’ailleurs essayé d’appréhender les limites de la CTG, avant d’intégrer qu’elles ne dépendraient que de notre projet. C’est au cours du travail avec les habitants et les partenaires seulement que nous vu se dessiner un cadre appuyé sur quatre grands axes : les modes de garde pour la petite enfance, la création et le maintien de lien social, les actions en direction de l’enfance et la jeunesse, la définition de grilles tarifaires harmonisées d’intervention sociale.

 

Ce projet est construit pour les habitants, comment les avez-vous associés ?

MN : C’est d’un diagnostic de leurs besoins, mis en perspective avec l’offre existante, que nous sommes partis pour construire le projet. En complément des données sur la population dont dispose la commune, la Caf a apporté des données plus précises. Par ailleurs, sur le thème des modes de garde de la petite enfance, nous avons adressé un questionnaire aux familles concernées et sur celui du lien social, nous avons organisé des rencontres avec les habitants. C’est important d’avoir des échanges directs. Les gens étaient parfois surpris mais plutôt satisfaits que des élus viennent les interroger sur leur vie d’habitant de Sorbiers. Ils se sont exprimés sur des thèmes très divers. Ces échanges, riches, ont précisé notre perception des besoins. Ils nous ont fourni un précieux matériau pour élaborer les “fiches actions” qui constituent l’ossature de la CTG.

DS : Nous les présenterons aux habitants, dont certains s’interrogeaient sur ce que nous allions tirer de nos échanges. En participant ensuite à leur mise en oeuvre, ils découvriront la démarche sous un aspect très concret.

 

Et les partenaires ?

MN : La CTG  a créé une vraie dynamique partenariale nouvelle au service des habitants. Elle embrasse tous les domaines de l’action sociale. Cette globalité contribue à une meilleure appréhension de l’intérêt du partenariat. Les partenaires, dont les principaux sont le centre communal d’action sociale, le centre social, la crèche et le relais assistants maternels de la ville ainsi que l’Agasef et  le Département, ont adhéré dès la présentation du dispositif.

DS : Il nous a paru important que la Caf porte la démarche auprès des partenaires. Elle maîtrise les aspects techniques et sa  position de neutralité permet une meilleure visibilité de la démarche : il ne s’agit pas de mettre en œuvre un projet de la municipalité mais bien de construire un projet avec la commune, en partant d’une vision partagée. Pour certains, c’est l’occasion de découvrir qu’il peut exister avec la commune un partenariat autre que financier.

MN : L’association de tous les acteurs dans la réflexion est une réelle plus-value par rapport à des partenariats activés seulement dans une phase d’exécution. Je pense que le degré d’implication des partenaires dans la mise en œuvre des fiches actions sera renforcé par le fait qu’elles reflètent vraiment les échanges auxquels ils ont participé et reprennent des propositions qu’ils ont faites. Nous comptons bien leur laisser toute leur place dans la poursuite de la démarche.

Rencontres avec les habitants, rencontres avec les partenaires, réunions du COD… comment vivez-vous le rythme de travail ?

DS : La CTG réclame une implication forte. Certes, je m’interroge sur la charge de travail que va maintenant générer sa mise en œuvre, sachant que ce n’est pas le seul dispositif coordonné par mon service. Néanmoins, les principes de co-construction et copilotage, les bonnes relations avec la Caf et le soutien des élus de Sorbiers rendent le contexte favorable.

MN : Le rythme des réunions est intense mais toutes ont leur utilité. De plus, le dispositif lui-même facilite l’implication des élus parce qu’elle est partagée. Pour moi qui suis en charge de l’éducation, l’enfance et la jeunesse, participer à une démarche de projet dans laquelle interviennent également l’adjoint aux finances, l’adjointe à la vie sociale et  la conseillère déléguée à la petite enfance et à la jeunesse est un réel plus, aussi bien dans l’élaboration que dans le suivi opéré auprès du conseil municipal.

 

Comment voyez-vous la suite de la démarche ?

DS : Nous souhaitons associer tous les acteurs à la signature. Le COD réfléchit à la forme sous laquelle le faire, en laissant une place particulière à ceux qui ont participé à l’élaboration de la CTG.

MN : Il nous semble important de présenter aux habitants et partenaires les fiches actions rédigées à partir des échanges auxquels ils ont participé. Nous utiliserons sans doute la revue municipale et nous organiserons peut-être des réunions.
Ensuite, je pense que nous ne tarderons pas à bâtir tous ensemble un calendrier de mise en œuvre. Nous avons tout écrit, maintenant il s’agit de faire, d’agir.
Certes, il y a toujours un peu d’appréhension. Mais nous sommes tout de même plutôt confiants : nous avons pu mesurer combien travailler ensemble permet d’avancer et nous sentons qu’une vraie dynamique s’est créée.

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